Mark Cavendish s'est délivré jeudi d'une énorme pression en renouant avec la victoire dans un sprint massif à l'issue de la cinquième étape du Tour de France à Montargis.

Après trois échecs d'affilée, ses sanglots ont offert de lui une image bien éloignée de celle qui lui colle à la peau, celle d'un "bad boy", et le maillot jaune Fabian Cancellara est même venu en personne le consoler.

Il n'y avait pas de larmes pour ses dauphins, l'Allemand Gerald Ciolek (Milram) et le Norvégien Edvald Boasson Hagen (Team Sky), représentants de la jeune génération du sprint, tandis qu'Alessandro Petacchi, vainqueur à Bruxelles et Reims, a échoué à la huitième place derrière un autre ancien, Robbie McEwen.

Le sprint massif était l'issue évidente d'une étape animée vainement par le Français Julien El Farès (Cofidis), le Belge Jurgen Van de Walle (Quick Step) et le champion d'Espagne Jose-Ivan Gutierrez (Caisse d'Epargne).

RENSHAW ÉPOUSTOUFLANT

Comme depuis le début de la saison, tous les regards étaient tournés vers Mark Cavendish, vainqueur de 10 étapes du Tour en deux ans mais dont les difficultés à redevenir le meilleur du monde ont été soulignées par une 12e place mercredi à Reims.

Le combat pour la victoire s'est fait en deux temps dans les rues de Montargis. D'abord avant le dernier virage, toujours stratégique et abordé en premier par les équipiers de Tyler Farrar devant Cavendish, escorté, protégé des assauts d'Oscar Freire puis de Thor Hushovd par Mark Renshaw, époustouflant d'autorité et de motivation.

Produisant son effort avec dextérité, passant entre Farrar sur sa gauche et Ciolek sur sa droite, Renshaw a déposé son leader à 200 mètres de la ligne d'arrivée.

Cavendish a alors pris la tête pour ne plus la lâcher et s'est imposé pour la quatrième fois cette année.

Il a levé bien droit ses bras vers le ciel et ses larmes ont interrompu un peu vite sa cérémonie protocolaire. Descendu du podium pour répondre aux questions des journalistes, ses sanglots étaient trop forts pour être dissimulés.

"C'est incroyable de gagner enfin", a dit le coureur de l'île de Man.

"DERNIERS MOIS TERRIBLES"

"Jusqu'à maintenant, ma saison a été mauvaise et cela a été dur, très dur à accepter. Après toutes mes victoires en 2009, je suis progressivement redescendu de mon petit nuage, en passant par l'enfer.

"Je remercie les gens qui n'ont pas cessé de me soutenir en dépit de tout le mal qu'on disait de moi. On m'a traîné à terre et si évidemment je n'ai pas toujours été blanc comme neige, je ne suis pas coupable de tout", a-t-il ajouté.

Dans son souci de livrer son sentiment libéré par sa victoire du jour, Mark Cavendish a témoigné de ce qu'ont été ses derniers mois, oppressants, frustrants et sans doute par moments incompréhensibles.

Les commentaires acerbes de ses rivaux, dont certains avaient milité en juin pour son exclusion du Tour de Suisse après une chute massive, s'inscrivaient comme une réponse aux provocations de Cavendish lorsqu'il était invincible.

De son arrogance devenue sa marque de fabrique, du bras d'honneur après sa victoire sur le Tour de Romandie, qu'il a expliqué plus tard par une référence historique, à des déclarations parfois outrancières, Cavendish s'est construit une image de garnement de 25 ans.

Cette image a volé en éclats dans ses confessions livrées au monde entier depuis Montargis.

"On m'a accusé de tout, j'ai fait certaines choses qui ont pu agacer et provoquer la colère mais les derniers mois ont été terribles pour moi, et l'émotion très intense", a-t-il dit.

Ses larmes ont coulé de longues minutes devant les caméras et ont contraint Fabian Cancellara, attendant son tour pour livrer son sentiment sur cette journée caniculaire, à s'approcher de lui, à le serrer dans ses bras et délivrer sans doute le sentiment général.

"Mark est jeune et sa pression ces derniers mois a été terrible, son émotion est compréhensible. Il montre qu'il est aussi un être humain", a dit le Suisse

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