Alessandro Petacchi est redevenu le meilleur sprinteur du Tour de France en remportant sa deuxième victoire à l'issue de l'étape Cambrai-Reims, où Mark Cavendish a subi un camouflet.

Déjà vainqueur dimanche à Bruxelles, l'Italien de la Lampre a devancé dans la ville des rois de France le Néo-Zélandais Julian Dean (Garmin Transitions) et le Norvégien Edvald Boasson-Hagen (Team Sky).

Depuis sa victoire dans la première étape, Petacchi attendait de montrer ses jambes de jeune homme aux meilleurs sprinteurs actuels, victimes de chutes avant l'arrivée. Il était fâché d'avoir lu ou entendu que son succès était à mettre sur le compte de la malchance de ses rivaux dans les rues de Bruxelles.

"C'est un discours de journaliste, j'aurais donc gagné la première étape parce que mes rivaux sont tombés ? Je ne suis pas là pour polémiquer mais je suis très heureux de cette victoire. Je n'ai pas gagné comme un petit vieux", a dit Petacchi.

L'Italien de 36 ans a gagné non pas comme un petit vieux mais comme le plus expérimenté, peut-être aussi le plus confiant de tous les sprinteurs, pour qui le doute est le grand ennemi.

La victoire du Toscan, sa sixième dans le Tour de France, s'explique autant par sa condition physique et sa force mentale que par son expérience du sprint.

Dans une étape courte, 153 km, servant aux favoris de journée de récupération, le Suisse Fabian Cancellara a conservé sans ciller son maillot jaune reconquis la veille sur les pavés.

Lance Armstrong a apprécié : "On ne pouvait pas avoir une troisième étape difficile d'affilée, c'est bien pour tout le monde".

Alberto Contador en reprendrait volontiers jeudi mais reste vigilant : "RadioShack était devant car ils sont prêts à réaliser une cassure. J'espère qu'il n'y aura pas de vent dans les jours à venir. C'était une journée de transition, ce serait bien que ça se passe comme ça tous les jours", a dit l'Espagnol.

SCIENCE DU SPRINT

Les Français Dimitri Champion (Ag2R-La Mondiale) et Nicolas Vogondy (BBox Bouygues Telecom), le Belge Francis De Greef (Omega Pharma-Lotto) et les Espagnols Inaki Isasi (Euskaltel) et Iban Mayoz (Footon-Servetto) ont tenté leur chance mais les équipes de sprinteurs se sont entendues sur les routes du Nord et de Picardie pour favoriser leurs desseins. A l'heure des pronostics, Mark Cavendish faisait l'unanimité.

Il était évident que le Britannique serait le personnage principal du final rémois et il l'a été. Il a même été décisif. Parce qu'il est toujours considéré comme le meilleur sprinteur du monde, en dépit de ses échecs répétés, tout le sprint s'est joué autour de lui.

Ses adversaires ont soigné leur placement dans son dos, laissant Bernhard Eisel puis Mark Renshaw le propulser.

Dans l'ordre, Thor Hushovd, Alessandro Petacchi et Robbie McEwen le guettaient, attendaient leur heure et c'est alors que la science de Petacchi a fait la différence.

Il a surgi à 300 mètres de la ligne tout en force, sur la gauche et le long des balustrades, accélérant jusqu'à 100 mètres du but avant de plafonner.

Mais personne n'a pu le remonter, certains même comme McEwen n'ont pu conserver son sillage. En plein milieu de la route, Mark Cavendish a semblé surpris par la stratégie de Petacchi puis s'est lancé derrière lui. Pour se rasseoir très rapidement, comme si son coup de reins dévastateur en 2009 avait disparu.

"Cavendish n'a rien à apprendre de moi ni de personne", a dit Petacchi.

"Je gagne mais cela ne signifie pas que je suis plus rapide que lui. Le sprint est une question de timing et j'ai gagné parce que j'ai anticipé l'effort que Cavendish produit toujours à 200 mètres de la ligne.

"Je savais que j'avais les jambes pour gagner. Le Tour peut s'arrêter, cela pourrait être suffisant mais je vais continuer et si je peux encore gagner, je ne vais pas me gêner."

Petacchi n'est plus le sprinteur ayant besoin d'un train pour gagner comme en 2003, l'année de ses quatre succès dans le Tour de France. Son expérience des 200 sprints disputés depuis le début de sa carrière et sa puissance ont suffi à gagner.

Jeudi, à Montargis, Hushovd, McEwen, Freire et Cavendish se placeront dans son sillage pour essayer de gagner. A 36 ans, le sprinteur italien est redevenu le roi.

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