E3 Harelbeke 2014.

A côté des flandriennes, toutes les autres courses de vélo, c'est de la gnognotte, une petite dispute minable entre deux gamins dans une cour de récré. Les pavés, ça sent la sueur et le sang. Ça sent le poilu, la tranchée et le massacre. Les flandriennes, c'est le mois où les particules van et von remplissent la moitié du peloton. Ça sent le maroilles, la frite et le fromage hollandais. Une course sur pavés, ça se raconte même pas. Ça crève, ça chute, ça frotte, ça casse, t'as des types partout, éparpillés, semés, grimaçant comme des singes moribonds. La voiture balai, c'est un convoi d'autobus. Mais de cet enfer, t'as toujours quelques gars qui s'en sortent un peu mieux. Et ces types, qui s'en sortent un peu mieux, ils s'en sortent un peu mieux pasque c'est des monstres et qu'ils ont eu le cul bordé de nouilles. Pour gagner les pavés, il faut être une brute chanceuse. Même Boonen et Cancellara s'y sont cassé les dents. Le meilleur, aujourd'hui, en chance et en brute, c'était Sagan qui a grillé Terpstra, Thomas et Vandenbergh au sprint. Ce type, il faut avouer, il se prend pas pour de la bouse. C'est parfois un peu énervant. Le slovaque a la maladie du miroir admiratif. Sagan, c'est un peu comme Zola. Ça pue l'orgueil et la prétention, mais ça fleure bon le génie.

Nicolas Blaise



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